C’est quoi ? 

Depuis juillet 2021, j’ai la chance de collaborer avec une boite lyonnaise qui s’est lancé dans un sacré projet : Créer des bandes dessinées audio. Avant de vous expliquer en quoi cela consiste et de vous parler de mon rôle dans cette aventure, je vous laisse aller jeter un œil sur le site de BLYND.

Quand on dit BD audio, le concept peut paraître évident, en revanche la réalisation… pas forcément. Il faut savoir que l’équipe de BLYND est composée d’artistes chevronnés et passionnés par leur métier. Chargés de production, régisseurs, adaptateurs, comédiens, monteurs, sound-designers et j’en passe réunissent leur talent pour créer une moment unique à vivre avec vos oreilles.

Mon rôle là-dedans ?

Pour faire simple, je suis adaptateur.

Pour faire plus compliqué, j’adapte les BD pour les préparer à l’audio.

Pour faire encore plus compliqué, je fais en sorte que tout ce que vous ne verrez plus sans les images soit entendu.

Voici un exemple plus explicite : Lorsque j’ai commencé à adapter la BD Tango de Phillipe Xavier, je me suis retrouvé à devoir gérer des combats. Comment faire comprendre à l’auditeur le déroulé de l’affrontement sans faire une simple description rébarbative de narrateur ? Comment rendre ça vivant ? Compréhensible ? Plusieurs choix s’offrent à moi. Ajouter du dialogue, du monologue, de la narration… A moi d’être pertinent, percutant et fidèle à l’œuvre originale.

Il en est de même pour les dialogues : Qui parle à qui ? Que font-ils au même moment ? Dois-je garder tel ou tel détail, le supprimer, le modifier ? Je dois imaginer la meilleure solution pour que l’auditeur ait toutes les informations sans alourdir le propos. C’est passionnant !

Par la suite, j’ai eu l’occasion de me frotter à des monuments de la BD tel que Blacksad… et d’autres encore confidentiels. Evidemment tout cela est réalisé avec l’aval des éditeurs (Dargaud, Le Lombard…) et le consentement des auteurs. Autant dire que la pression est là !!!

Et la suite, c’est quoi ? 

La suite est déjà en route avec une application sortie l’automne dernier et qui donne accès à tout le contenu pour 6,99 euros par mois. Lanfeust, Blacksad, Longjohn Silver, Tango, Carthago, Jazz Maynard et bien d’autres… Les applications sont disponibles sur l’App store ici et sur Android ici.

Pour ma part, BLYND m’a proposé d’être directeur artistique sur certaines BD.  Le rôle du D.A. est de faire le casting des voix pour les BD qui me sont confiés puis d’assister aux enregistrements pour diriger les comédiens. Pression ++ pour satisfaire, auditeurs, auteurs et éditeurs !mais encore une fois, tellement passionnant ! C’est l’occasion de travailler avec des comédiens tels que Boris Relhinger (voix de Colin Farrel, Joaquim Phoenix, Ben Affleck… le commandant Shepard), Frédéric Souterelle (Kratos, Euron Greyjoy, Ken le survivant…), Donald Reignoux (Spiderman, Titeuf, Jesse Eisenberg…)  et tant tant tant d’autres qui nous font rêver.

Le conseil

Testez l’application BLYND ! Les premiers épisodes sont gratuits pour pouvoir se faire une idée. Allez-y, ne serait-ce que par curiosité, et suivez-les sur les réseaux sociaux pour connaître leur actualité.

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Le parcours d’un roman (M.Monday)

Suite à la parution de mon roman M.Monday en décembre 2020 chez WoW Edition, j’ai eu beaucoup de questions sur mon parcours d’édition. Je me suis alors dit qu’un petit article sur l’aventure Monday pouvait être intéressant. A l’occasion, j’en rédigerai un sur l’avant-Monday avec tous les échecs et lettres de refus des maisons d’édition, ce sera certainement intéressant… et drôle…

Si je devais faire une frise chronologique, ça donnerait ça :

Aout 2015 à Mai 2017 : rédaction du roman.

Mai 2017 à Mars 2018 : relecture par des ami(e)s de confiance, corrections en tout genre.

Avril 2018 : envoie aux maisons d’édition. Attente de réponse…

Ensuite j’ai rapidement été contacté par une grande maison d’édition, Fleuve Noir/Fleuve Editions. Le directeur éditorial m’a d’abord envoyé un mail puis nous nous sommes téléphoné quelques jours plus tard pour discuter. M.Monday avait passé l’étape du comité de lecture, était arrivé sur son bureau et  l’avait intéressé lui aussi. Un échange très intéressant ! Il m’a expliqué qu’il venait d’arriver chez Fleuve après avoir bossé des années chez Albin Michel et qu’il avait tout un travail de restructuration à effectuer avant d’intégrer de nouveaux auteurs.

Rien n’était fait mais déjà, l’impression d’être adoubé par la profession m’envahissait.

Cependant il avait été très clair au téléphone. Je devais patienter près de 2 ans, le temps pour lui de prendre ses marques et d’opérer une restructuration, pour pouvoir passer les dernières étapes et être potentiellement édité chez eux. Cela sous-entendait beaucoup de « peut-être » mais son discours concerné et réaliste m’avait plu. Pendant tout ce temps, j’avais malgré tout continué à envoyer mon manuscrit et à accumuler silence et lettres de refus. Le vrai regret de ces dernières étant de ne jamais avoir de conseils ou de retours constructifs, juste « merci mais non merci. » J’imagine bien que les comités sont submergés de textes à lire et que des réponses personnalisées tripleraient le temps d’attente.

Bref, à l’été 2020 un ami me parla de WoW Editions. Jeune maison dynamique qui avait l’avantage d’être en « cycle court » et de marcher à la passion. Je tentai donc le coup. A partir de là tout alla très vite car un mois après mon envoie je recevais un mail ultra-détaillé m’expliquant pourquoi elles acceptaient de m’éditer. Et donc, un choix s’offrait à moi : intégrer une jeune maison avec un manque d’expérience mais de la passion OU une grosse machine, qui restait incertaine, et pour laquelle je serais plus anonyme.

Cela faisait près de deux ans que j’attendais dans les rouages d’un système à grande échelle, alors j’ai foncé avec Wow. Bien en a pris ! Durant les 2 mois suivants, les aller-retours pour valider le contrat, la couverture, les corrections et toute la communication de lancement m’ont fait toucher du doigt un rêve d’enfant. Grâce au côté plus « artisanal » de WoW, j’ai pu faire partie de toutes les étapes éditoriales. Les échanges quotidiens avec les deux éditrices ont rendu le tout dynamique, efficace et ultra intéressant. Aurais-je eu autant de latitude au sein d’une grosse machine ? Je ne le saurais peut-être jamais. Là, j’ai pu voir mon bébé évoluer et se bonifier de jour en jour. Puis en décembre 2020, M.Monday a vu le jour.

Il y a eu les précommandes, les services-presse et les retours lecteurs : premières épreuves d’auteur qui se sont heureusement avérés très positives pour moi.

Même l’arrivée du COVID m’a conforté dans mon idée car après un échange avec le directeur de Fleuve, il m’a avoué que la pandémie avait tout ralenti et que l’intégration de nouveaux auteurs avait été repoussée… un an ? deux ans ?

Evidemment toutes les rencontres en librairie, bibliothèque ou salon ont été annulées en 2020 et 2021 mais 2022 est là et on espère… Les choses bougent, les opportunités arrivent…

La route est encore longue mais M.Monday a au moins l’avantage d’y avoir posé les deux pieds sur cette route.